« Il n'y a pas de chemin parfait pour
faire un IR »
David
LEBRAT, 21 Janvier 2014
J’avais commencé à vous faire un CR exhaustif mais il était ch**** à mourir
Je voulais parler du stage de Ski, du début de saison catastrophique à
Douai (fin Avril), des douleurs aux genoux entre Collobrières et Notre Dame des Anges, du Trail
des Vignes de 30 km de Marsannay en Mai et du half de Cublize en Juin.
Allons à
l’essentiel : ma prépa pour l’Ironman de Vichy a été chaotique.
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From: Lau
Sent: 26/06/2014
To : Section Triathlon de
l’UASG
Salut les tris !
Finalement
je ne participerai pas au triathlon Sprint de la capitale de la moutarde le samedi 5 Juillet car
j’ai un conflit d’emploi du temps: je dois être à 11h30 à la mairie, et la dame de la mairie m’a bien prévenue qu’aucun retard ne sera
toléré.
Pour un mariage, ça ne se fait pas.
Surtout quand c’est toi la mariée.
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Les réponses aux questions que vous
vous posez tous :
-
Est-ce qu’une robe sirène facilite la natation ?
Non
(malgré les propos mensongers d’Arielle la petite sirène).
-
Est-ce que je vais y aller en vélo ?
Non.
-
Est-ce que je vais y aller en courant ?
Probablement
(j’ai coiffeuse à 10h, je suis pile poil dans les temps limites).
-
Est-il possible d’organiser un mariage en 5
semaines ?
Oui (il
faut faire quelques short cuts mais ça passe).
-
Est-ce que Monsieur a eu le choix?
Oui (version officielle).
-
What else ?
On part à
Bangalore, en Inde.
Sur ce, bon week end à tous !
Lau
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Flashback
Le : 27/05/2014
Message de : Ma Chef
« Lau, ton
expatriation est validée »
Comme on avait peur de
s’ennuyer cet été, on a aussi fait des petits travaux
Et l’Ironman dans tout
ça ?!?
Organisation au top – bénévoles au taquet jusqu’au bout
Le temps : IDEAL – ni trop chaud ni trop froid, et au vu de l’été
qu’on a eu ce n’était pas gagné !
Les sensations : nickel, pas de douleurs aux articulations, pas d’ampoules,
pas de « mauvaises » sensations juste les cuisses qui tiraient mais
ça me semble logique
Juste avant : mon super coach MichMich est là, attention
pas droit aux frites la veille de l’IR ;) Conseils avisés et
accompagnement chaleureux jusqu’aux dernières minutes, ça me fait chaud dans
mon petit cœur moelleux :) On rejoint Beber et je file me mettre à l’eau
La Nat : tranquilo ^^ Je pensais mettre 2 heures,
je me suis surtout concentrée à glisser au max pour dépenser le moins d’énergie
possible
Surprise d’après course : j’ai nagé en 1h40, super perf (à mon échelle
^^)
Le vélo : j’ai fait ce que je m’étais promis de ne
pas faire : commencer trop fort tel un petit poney fougueux
Au 50e km je commence déjà à sentir les cuisses mais il fait
beau alors je garde le moral.
Les supporters sont là, les habitants des villages traversés, les enfants,
les inscriptions sur la route (oui oui, quand je lis « allez
Benoît », ça m’encourage quand même ;) ) et bien sûr les bénévoles qui sont au taquet sur les 5 ravitos ;
j’ai l’impression de faire le tour de France , j’en suis presque émue.
Random pic prise sur l'Internet |
Bon OK je suis carrément émue, à un moment j’ai même pleuré ; je pense
que nombreux sont ceux qui ont ressenti cette enveloppe de chaleur lorsque des
supporters, des personnes qui ne vous connaissent même pas, sont là pour vous
encourager. Ce sont des émotions qu’on ne connaît pas tous les jours.
8 heures, ça laisse pas mal de temps pour réfléchir. On laisse son cerveau
s’envoler, on se met en mode off, on déconnecte… on ne contrôle plus les
émotions, elles viennent et repartent. Après une année émotionnellement très riche,
des mois de préparation, ça y est j’y suis, j’ai une sorte de redescente
d’adrénaline, un trop plein d’émotions qui refont surface d’un coup, je lâche
les vannes.
1ère boucle en 3h30, le soleil se pointe, je commence déjà à faire des
plans sur la comète (« le vélo en
7h15 serait-il possible ?! »), fais une petite pause, recharge
mon camel back en coca et repars.
2e boucle plus dure : les cuisses tirent, c’est là que je
sens le manque d’entraînement.
Le vent se lève (un peu hein, c’est pas un wind tunnel non plus). Et puis j’ai mal aux fesses !! C’est
long 8 heures de vélo !! Je me félicite d’avoir pris ma petite moumoutte
de selle mais les derniers 40 derniers km sont laborieux, 20km de moyenne environ
mais je suis « dans les temps » et le plus dur est derrière moi (enfin… c’est ce que je pensais…)
La CAP : Doudou mon mari (oui, je suis une madame maintenant ^^) et notre coloc Georges de la Jungle sont
là pour m’encourager lors de la transition (16h51,
temps limite 17h… je suis large…)
J’attaque le marathon avec un sourire qui ne me lâchera pas pendant toute
la première boucle : le parcours est très sympa et on passe au milieu des
promeneurs du dimanche qui nous encouragent, c’est vraiment chouette. Ravitos
nombreux avec bénévoles toujours aussi sympas. En plus à chaque boucle on passe
vers l’arrivée où il y a des tribunes et tout et tout, c’est super
chouette !
En revanche, après bientôt 10 heures de gels et de barres, le sucré ne
passe plus du tout – je ferai mon marathon aux chips, TUC et coca.
-
16h51, 1ère
boucle : 1h05 – je suis bien
-
17h56, 2e
boucle : 1h15 – je suis
encore bien
-
19h11, 3e
boucle : aïe aïe aïe… les
badauds du dimanche comme les triathlètes sont de moins en moins nombreux. J’ai
déjà fait un tour du cadran ; je
commence à fatiguer et à avoir un peu froid… Je pense à mon lit et je me
demande « mais pourquoi je fais ça au fait ?!? »
Mais j’ai fait le plus dur, je
boucle en 1h30.
-
20h42, 4e
boucle : Doudou et mon coloc décident de faire le dernier tour avec moi. Ils n’ont même pas besoin de courir
pendant que je continue mon petit trot de mémé. Je ne suis plus au top… il fait
nuit, heureusement Doudou a récupéré ma veste et mon écharpe donc je me
couvre. L’envie de marcher est forte mais Doudou fait tout pour me motiver et me
soutenir, aller aller on trottine ! Je double même un monsieur dans ma
dernière boucle.
Mais je ne suis plus très lucide, en fait je ne me
souviens plus s’il m’a re-doublée et je crois que je suis passée à côté de lui
tel une zombie.
Anecdote: à 5 km de la fin, un arbitre nous rattrape pour nous rappeler les
consignes, notamment celle de ne pas couper.
J’ai envie de lui répondre « sérieux mec, tu crois que je me bats pour le podium ou
quoi ? Après 15h de course et plus de 220 km au compteur, tu crois vraiment
que je vais tricher pour gagner 400 mètres ?! ». Bon ça je l’ai pensé
très fort mais ça faisait beaucoup trop de mots à prononcer, j’ai juste dit
« ok ok » en haletant.
Puis c’est la fin : l’arrivée, la médaille, faut nous rendre la puce
mademoiselle, ah pardon madame, les larmes qui coulent (oui je pleure tout le
temps), vous voulez de la quiche ? désolé ya plus de kiné, il est où
Doudou? vous êtes sûre que vous voulez pas de la quiche ? qui a
touché mon vélo ?!?
En fait tout se mélange dans ma tête, j’ai l’impression d’être droguée mais
j’ai fini, 15h24, j’ai fait l’Ironman, je suis une Iron Woman :)
Un grand merci à mon mari chéri et
son soutien indéfectible, sans qui je n’aurai pas fait tout ça :)
Et à tous vos message d’encouragement
avant, pendant et après :)